L’histoire du Cap Vert
L'archipel a été formellement découvert en 1460, bien que l'on sache que les Arabes venaient déjà chercher du sel sur l'île de Sal avant cette date. Les historiens s'accordent aujourd'hui pour dire qu'Alvise Ca da Mosto a été le premier Européen à arriver au Cap Vert, du moins le premier à en parler. Cet Italien naviguait pour le compte de la couronne portugaise et se rendait sur la côte africaine pour y faire du commerce. Une tempête l'a toutefois contraint à changer de trajectoire en 1456, le conduisant au Cap Vert, bien qu'il y soit passé rapidement.
Jusqu'en 1975, le Cap Vert était sous le joug colonial portugais. Dans les années 60, un Capverdien nommé Amilcar Cabral, qui avait des origines guinéennes, a initié un mouvement de lutte pour l'indépendance de son pays. Il a organisé une guérilla contre la colonisation portugaise sur le continent africain et est souvent comparé à une sorte de Che Guevara africain. Cabral adhérait aux idées marxistes et a reçu le soutien des Cubains et des Soviétiques dans sa lutte. En 1974, face à l'impasse du conflit et aux lourdes pertes subies dans la jungle guinéenne, les militaires portugais ont renversé le pouvoir de Salazar lors de la révolution des Œillets. Pour mettre fin à ces conflits meurtriers, ils ont accordé l'indépendance à plusieurs pays colonisés.
Amilcar Cabral a été assassiné par son propre garde du corps peu avant l'indépendance du Cap Vert. Lorsque l'indépendance a été proclamée, les membres de son mouvement (le PAICV pour simplifier) ont refusé d'organiser des élections, affirmant que ceux qui avaient sacrifié leur vie devaient gouverner. Ainsi, de 1975 à 1991, le Cap Vert a été sous le régime d'une dictature communiste. Cela a eu des aspects négatifs en ce qui concerne les libertés, mais aussi des aspects positifs, car ils ont mis l'accent sur des projets sociaux majeurs tels que l'éducation, la santé et l'environnement. Cela explique en partie pourquoi le Cap Vert est aujourd'hui l'un des pays africains affichant les meilleurs taux d'alphabétisation et d'espérance de vie.
Dans les années 80, un nouveau parti d'opposition, le MPD (Mouvement pour la Démocratie), est apparu, réclamant des élections. En 1991, avec la chute du mur de Berlin et de l'effondrement du bloc soviétique, la doctrine communiste a été remise en question, et le PAICV a accepté d'organiser des élections. En 1991, les premières élections démocratiques du pays ont eu lieu, et le MPD l'a emporté. Il est resté au pouvoir pendant les élections de 1996, et pendant dix ans, il a ouvert le pays aux investisseurs étrangers, privatisé certains secteurs de l'économie et favorisé le tourisme, ce que le PAICV n'était pas disposé à faire pour préserver la culture capverdienne.
En 2001, lors des troisièmes élections démocratiques, le PAICV est revenu au pouvoir, mais avec une approche plus souple et ouverte. Depuis lors, il est resté au pouvoir.